Comment booster l’animation à distance de sa communauté virtuelle ?

Alors que de nombreux leaders de communauté sont confrontés au défi d’animer à distance leur communauté virtuelle, nous vous proposons des pistes de réflexion, voire des bonnes pratiques, pour booster l’animation à distance (rituels, espaces de rencontre, événements …)

Les technologies de l’information et de communication ont permis la naissance des premières communautés virtuelles. Dès la fin des années 1990, grâce à Internet, les communautés dans les organisations multinationales ont pu s’émanciper des contraintes géographiques pour mieux partager des connaissances.

Le virtuel renforce les liens entre des membres séparés physiquement, permet de toucher rapidement un public plus large et disséminé et réduit les besoins de rencontres physiques.

Une communauté virtuelle a cependant quelques spécificités par rapport à une communauté en présentiel.

1 L’identité de la communauté virtuelle

L’identité d’une communauté est ce qui donne au membre l’envie de la rejoindre et un sentiment d’appartenance à un collectif. La relation de confiance entre les membres est le ciment de la communauté virtuelle. En l’absence de rencontres en présentiel, cette confiance se construit avant tout sur la qualité des échanges. La valeur perçue de l’information échangée déterminera le niveau de confiance qu’accorde le membre à la communauté, et donc son propre degré d’engagement.

 Le rôle du leader de la communauté (appelé aussi animateur ou facilitateur) est donc critique. Il/elle doit assurer la qualité des interactions.

2 La gouvernance

Les communautés virtuelles se caractérisent par une taille plus importante comparée aux communautés réelles. Il est aussi plus facile d’y entrer et de la quitter. La taille et la fluidité posent des problèmes dans la gouvernance de communautés virtuelles, en particulier dans l’établissement de la confiance nécessaire aux interactions.

Pour assurer leur pérennité, il est nécessaire de les doter de structures de gouvernances plus rigides, telles que des règles explicites, des instances d’animation et de décision et des mécanismes de modération. Il est aussi nécessaire d’organiser un réseau d’ambassadeurs, la core team, disséminés sur les zones géographiques les plus importantes de l’organisation, qui animeront des activités locales, en présentiel.

3 Les membres

En s’investissant dans une communauté en ligne autour de centres d’intérêts communs, les membres dispersés géographiquement sont à la recherche de bénéfices personnels et d’une forme d’engagement qui grandira avec l’apport de contributions de qualité.

Ils se rencontrent principalement de façon asynchrone au travers des discussions sur le réseau social et de façon synchrone lors des webinaires.

Les actions principales au sein d’une communauté virtuelle sont : la production de nouvelles connaissances, les commentaires à ces mêmes connaissances et l’évaluation de leurs valeurs.

Une règle empirique indique que 90 % des membres d’une communauté virtuelle sont occasionnels ou périphériques, ce qui implique que sur une communauté virtuelle de 50 personnes, environ 5 participeront, ce qui est peu.

4 L’animation

L’animation d’une communauté virtuelle est plus consommatrice de temps que l’animation d’une communauté en présentiel. Le leader et sa core team ont pour rôle de stimuler l’activité en facilitant des rituels (webinaires mensuels…) et en organisant des activités ponctuelles génératrices d’engagements (mini-jam, atelier…). Ils ont pour objectif de convertir une partie des 90 % en membres actifs.

Les webinaires doivent être très structurés, avec un agenda et un gardien du temps, des activités permettant de se connaître (ice breakers, brainstorming…), du temps pour les membres de présenter leurs problématiques et obtenir du feedback. Les activités peuvent être mixtes, décentralisées au niveau des sites tout en étant reliées entre elles par des points de passage.

Cet article est un résumé de la fiche La communauté virtuelle, pages 57-59 du Guide pratique des communautés, 2022

Louis-Pierre Guillaume

Pour aller plus loin

• Le guide pratique des communautés, Guy Parmentier, Florence Crespin-Mazet, Karine Goglio, Catherine Thiesse, et Louis-Pierre Guillaume, Édition d’innovations, 2022
• An assessment model for virtual communities of practice: a study in the oil and gas industry, Alejandro G. Frank, Natália Sander, Luca Gastaldi, Emanuele Madini & Mariano Corso, Knowledge Management Research & Practice, February 2018
• Innovation collaborative : Comment animer des communautés à distance ?, Louis-Pierre Guillaume, juillet 2020

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